Entretien avec Erika Bouteloup, Marketing Director Peugeot Belgique Luxembourg

« Une situation exceptionnelle exige une approche exceptionnelle »

Le fait que 2021 soit une année sans Salon de l'automobile ne doit pas nous empêcher de réaliser les objectifs prévus via d’autres canaux et avec d’autres moyens. Pour Erika Bouteloup (PSA), c'est un fait acquis : même sans Salon, cette période de l'année .... reste la période du Salon. Découvrons l'approche de Peugeot.

Vous occupez cette fonction depuis plusieurs années, mais en quoi consiste-t-elle ? Quelles sont exactement vos tâches ?

Erika Bouteloup: « Je suis Marketing Director depuis trois ans pour le BeLux mais mon parcours chez Peugeot remonte à plus loin, j'ai commencé à travailler pour notre marque il y a onze ans. Concrètement, je gère trois grands domaines dans le cadre de ma fonction. D’abord, je suis responsable du lancement et de la mise en œuvre des innovations, de la gestion de la gamme, bref, de tout ce qui est lié au produit. Ensuite, je suis responsable de nos actions commerciales, tant en B2B qu'en B2C. Ce suivi se fait sur une base mensuelle. Ceci implique aussi le soutien de nos équipes sur le terrain, du réseau si vous voulez. Et enfin, je m’occupe aussi de tout ce qui concerne la communication et ce via tous les canaux possibles et imaginables. »

Cette année est différente à plus d'un titre, mais que signifie le Salon pour votre marque dans des circonstances normales ? 

Bouteloup: « C'est le moment idéal pour toucher le plus de monde possible, surtout du B2C donc. La partie B2B de nos activités s’étend sur toute l'année. Sur le plan commercial, c'est une période importante. Ces mois représentent environ 30 % de notre chiffre d'affaires annuel. Il était prévu de présenter les nouvelles 3008 et 5008 au grand public pendant le Salon. Même si 2021 sera une année sans Salon, le lancement aura tout de même lieu, mais via d'autres canaux. »

Zoom sur le B2C 

Vous venez d’en parler : par d'autres canaux, vu ces temps exceptionnels. Comment allez-vous gérer cela ?

Bouteloup: « L’incertitude a plané longtemps sur le fait d’organiser le Salon ou pas, mais dès que la décision est tombée, nous avons décidé de mettre en place un Salon virtuel. De cette façon, nous offrons tout de même une vitrine. Nous allons aussi apporter notre soutien à nos points de vente. Il n’y aura pas de fête à Bruxelles, mais nous voulons malgré tout conserver l’aspect festif de cet événement. Il est extrêmement important pour nous de concrétiser nos objectifs, même si c’est avec une approche différente. Je parlais justement des 3008 et 5008, mais aussi de la 508 Peugeot Sport Engineered, le modèle le plus puissant proposé par notre marque, qui allait être proposée en avant-première au Salon. Eh bien, ce sera le cas mais d'une manière différente. Il en va de même pour nos grandes ambitions concernant l'électrification des véhicules, que nous serons très heureux de dévoiler également. » 

Il s'agit d'atteindre le client, mais aussi de vendre. N'est-ce pas exactement là que réside la grande difficulté : vendre en ligne ?

Bouteloup: « Nous nous concentrons principalement sur le client B2C. Ces derniers mois, nous avons remarqué que la différence par rapport à l'année dernière s'est principalement cristallisée autour de ce segment. En ce qui concerne les véhicules de société, les choses vont bien, mais le client particulier reporte apparemment sa décision d'achat. Pour 2020, nous constatons néanmoins une baisse de 20 %, et nous voulons remédier à cela grâce à nos initiatives Salon. Dès le début, nous avons pris de nombreuses dispositions pour faciliter la vente en ligne. En janvier, nous aurons également un système de chat vidéo où le vendeur peut facilement converser avec le client, lui montrer des véhicules en détail, mais aussi partager des écrans. »  

Formation numérique

Pas d'EDUCAM sans évoquer la formation. Que pouvez dire sur votre expérience à ce sujet ? 

Bouteloup: « Beaucoup de choses, et à plusieurs niveaux. En fait, nos collaborateurs ne travaillent plus de la même façon qu’auparavant. Tous ne disposent pas des mêmes compétences en informatique. C'était justement un point d'attention important. D'autre part, nous avons énormément investi dans la formation numérique. Que nous vivons une période de transition, cela ne fait aucun doute. Lorsque la situation se normalisera, certaines choses redeviendront comme avant, mais d'autres changements subsisteront. La crise sanitaire a le mérite d’avoir résolument intégré la formation dans l’ère numérique. »