Petits actes, grandes conséquences en matière de sécurité

Parce qu'un comportement imprudent et nonchalant est à l'origine de nombreux accidents, le corriger est la seule façon de rendre la situation plus sûre. Et c'est là que se pose la question de la prise de conscience. Peut-on évaluer correctement les conséquences possibles d'un certain comportement ? Est-ce qu’on réalise à quel point ces conséquences peuvent être graves ? Est-on toujours conscient que nos gestes (ou ceux de nos collègues) peuvent être erronés, et comment interpeller un collègue à ce sujet ? Ces questions ne semblent peut-être pas évidentes, mais les bonnes réponses sont faciles à trouver.

Un environnement de travail sûr résulte d'une combinaison de facteurs. On fournit du matériel et des équipements de protection individuelle appropriés, on apprend aux gens la façon d'utiliser leurs outils et d'effectuer leur travail de manière correcte et assurée, et on veille à ce que l'environnement de travail soit aménagé de manière ordonnée. Autrement dit, tout le monde travaille dans les meilleures conditions. En général, tout va bien, mais de nombreux accidents se produisent tout de même encore sur le lieu de travail. « Comment cela a-t-il quand même pu arriver ? », se demande-t-on ensuite. La réponse est simple : « un comportement humain ». La solution est cependant moins évidente.

« Il est extrêmement important de réfléchir au comportement sur le lieu de travail », explique Yannis De Swert, responsable des formations Business Lab chez EDUCAM. « Tout commence par là. Voit-on les risques encourus ? Il peut parfois s'agir de petites choses en apparence, mais lourdes de conséquences. Je pense, par exemple, à du matériel qui traîne, ou à un chariot élévateur qui est garé devant un extincteur et qui entrave ainsi l'accès. »

Encourager les collègues

« Le fait de faire attention à vos propres actes constitue bien entendu la première exigence, mais que faire si vos collègues ne sont pas très à cheval sur les règles ? », poursuit Yannis De Swert. « Imaginez : vous tombez sur un collègue sans gants de sécurité, ou vous voyez qu'il roule trop vite avec le chariot élévateur. Avez-vous alors le courage de lui demander des comptes ? Cette question est essentielle, et la réponse n'est pas toujours simple. On préfère souvent se taire pour ne pas mettre en péril la relation avec ce collègue en question, même si l'on se rend compte que ce n'est pas vraiment le bon choix. »

Quasi-accidents

« Un faux sentiment de sécurité constitue un grand risque », avertit Yannis De Swert. « On ne peut en effet pas fixer aveuglément les statistiques d'accidents, qui se révèlent peut-être meilleures que prévu. En outre, il faut aussi oser examiner ce que l'on appelle les quasi-accidents : des incidents qui, en soi, se terminent peut-être tout juste sans conséquences fâcheuses, mais dans lesquels il ne s'en serait pas fallu d'un cheveu. Tout le monde y est confronté, sur le lieu de travail ou en dehors. Un peu comme lorsque, dans la circulation routière, on évite de justesse une collision. Strictement parlant, il n'y a aucun problème, mais on a cependant frôlé l’accident. Autre exemple : glisser un peu du haut d'un escalier parce qu’on ne se tient pas à la rampe. On s’en sort avec plus de peur que de mal, mais pour le même prix, les choses tournent au vinaigre. De tels incidents font également partie d'une plus vaste histoire de sécurité. »

Un juste milieu

Le fait de faire réfléchir et de former des gens sur leur comportement constitue d'ailleurs la base de la formation d'EDUCAM « Sécurité et comportement ». « Il est possible de former sur un changement de comportement », explique Yannis De Swert. « Mais cela ne se fait pas en un seul jour. La dernière chose que nous voulons faire est de paraître moralisateurs. L'expérience nous apprend que l'on n'obtient pas les meilleurs résultats en donnant des leçons. En reliant les conséquences dramatiques possibles aux règles en vigueur, on comprend l'utilité de ces règles et on encourage les gens à les suivre plus scrupuleusement. Une certaine teneur doit être trouvée, un juste milieu disons, pour éveiller les consciences de manière durable. »


Le piège de retomber dans ses habitudes

« La bonne conscience corrige le comportement, mais le plus grand risque est de retomber dans d’anciennes mauvaises habitudes », affirme Yannis De Swert. « L'attention se relâche, la perspicacité s'effrite et on n'est plus très à cheval sur les consignes de sécurité. Pouvoir éviter cela nécessite aussi un travail d'équipe. Les collègues doivent rester attentifs les uns aux autres. Le message est de répéter et de rappeler régulièrement les consignes. Car si sécurité est un terme de travail, conscience l'est alors tout autant. »

Objectif final: ramener le calme

« Lorsque cette conscience de la sécurité est présente chez tout le monde, cela apporte une forme de calme sur le lieu de travail », conclut Yannis De Swert. « C'est alors déjà un point dont il ne faut plus se soucier, ce qui fait qu’on peut davantage se concentrer sur la tâche réelle. Le sentiment d’avoir un environnement de travail sûr diminue le stress présent et augmente la motivation. »

Vous aimeriez intégrer les bons gestes sur le lieu de travail et éviter ainsi des accidents ?