Entretien avec Joëlle Germain, Secrétaire Générale de SIGMA

"Notre étroite collaboration avec EDUCAM n'est pas un hasard"

Souvent, les besoins de formation augmentent à mesure qu'un secteur connaît des développements techniques. Il n'en va pas autrement avec SIGMA. C'est pourquoi EDUCAM a développé une offre pour le secteur Heavy Duty. Une introduction. 

Le coronavirus n'a pas fait disparaître le besoin de formation – bien au contraire. Mais la pandémie a fait que toutes sortes de formations ont été mises en veilleuse pendant plusieurs mois. Et c'est un retard qu'il faut rattraper. Afin de stimuler cela, les partenaires sociaux ont fourni des ressources supplémentaires, grâce auxquelles diverses formations supplémentaires (gratuites dans certains cas) sont dispensées par EDUCAM, comme certaines du segment Heavy Duty. Cela nous amène à SIGMA, la fédération des importateurs d’engins de génie civil, de construction et de manutention. Ce sont tous des secteurs en pleine évolution qui font face à des besoins de formation de plus en plus importants. Et une autre chose : SIGMA est une organisation qui couvre tous les domaines d'activité et dont les membres comprennent les principaux acteurs du marché belge. Nous avons parlé avec la Secrétaire Générale, Joëlle Germain.

Vous venez de l'évoquer : quelle importance accordez-vous à la durabilité ? 

Joëlle Germain : "Le rôle de la durabilité et des solutions durables devient de plus en plus important. Nous recevons de plus en plus de questions à ce sujet de la part de nos membres. La disponibilité d'alternatives sans émissions, leur impact, les coûts impliqués – ce sont autant de questions pressantes. Vous ne devez jamais perdre de vue le contexte. En fait, les exigences en matière d'émissions faibles ou nulles font de plus en plus souvent partie des appels d'offres publics. Ce que vous voyez dans certains pays voisins est une évolution qui devient de plus en plus évidente ici. Les directives européennes, telles que le "Green Deal" européen, vont clairement dans cette direction durable."

Offrir des solutions globales

Que nous apprennent ces développements sur le profil de vos membres ? 

Joëlle Germain : "Grâce aux développements technologiques, à la connectivité, à l'automatisation, etc., nos membres deviennent de véritables partenaires qui offrent des solutions globales intégrées. La réalité où vous n'étiez qu'un "vendeur" ou un "entreteneur" de machines appartient au passé. Bien entendu, tout cela a des répercussions sur les profils que vous trouverez dans notre secteur et dont vous aurez besoin. La barre est placée très haut. La formation joue un rôle indispensable dans le parcours professionnel qu'ils suivent, mais je n'ai pas besoin de vous en convaincre bien sûr (rire). Cette idée doit s'ancrer, en quelque sorte, dans l'ADN de chaque entreprise. "L'immobilité n'est pas une option", comme le dit le slogan publicitaire de l'un de nos membres."

Les entreprises de votre secteur réussissent-elles à attirer suffisamment de collaborateurs ? 

Joëlle Germain : "La réalité est qu'il y a une pénurie structurelle de personnel. En ce sens, en tant que SIGMA, nous sommes également très satisfaits des possibilités offertes par la CCT. Je pense notamment aux formations gratuites pour les nouveaux collaborateurs du secteur, aux formations avec remboursement pour les métiers difficiles à pourvoir et, plus récemment, à l'offre spécifique de formations gratuites dans le cadre du plan de relance Corona. Après tout, nous avons besoin de personnes polyvalentes, capables d'agir de manière autonome et possédant les compétences requises. Le technicien idéal est aussi quelqu'un qui doit avoir plus que des connaissances techniques. Il (ou elle) doit être organisé(e) et flexible, mais aussi avoir des compétences humaines dans sa relation avec le client." 

Offre Heavy Duty 

Que pensez-vous de l'offre d'EDUCAM en matière de formations Heavy Duty ? 

Joëlle Germain : "Je suis très positive. Et c'est précisément le fait que l'éventail des formations soit si varié qui impressionne. Si j'ai bien compté, il y a 17 formations, couvrant des domaines tels que l'hydraulique, la technologie des émissions, les moteurs, l'électricité, mais aussi les HEV et la climatisation. Bien sûr, 2020 a été une année particulière, mais si nous faisons abstraction de cela, nous pouvons affirmer qu'environ la moitié de tous les membres de SIGMA ont conclu un accord spécifique avec EDUCAM pour suivre ces formations. Un signal important. Certains membres élaborent également avec vous un plan de formation à la carte, qui est ensuite organisé dans leurs locaux. Cela a souvent une valeur ajoutée bien plus grande que d'envoyer quelqu'un à une session ouverte. Il ne faut pas oublier que notre base de membres est assez hétérogène et que cela crée des exigences de formation distinctes. Les entreprises membres sont de tailles différentes, ce qui signifie que leurs besoins de formation sont également différents. Dans notre secteur, vous avez aussi une gamme très variée de machines de toutes sortes. Certaines sont si grandes qu'elles ne peuvent pas être installées dans un centre de formation EDUCAM (sourire). Une formation interne est particulièrement utile à cet effet." 

Est-il également question d'une collaboration entre SIGMA et EDUCAM ? 

Joëlle Germain : "C'est vrai, il s'agit du "projet pilote trial" que nous lançons ensemble et auquel le VDAB participe également. L'objectif est de trouver des candidats ayant le bon profil et de les former. Cette recherche est principalement la tâche du VDAB. Le rôle d'EDUCAM est évident, mais nos membres proposent également des stages et des formations sur le terrain. Une telle initiative est un dérivé évident du fait qu'EDUCAM s'est de plus en plus ouvert à des projets de développement alternatifs en parallèle avec des programmes plus académiques. C'est précisément parce que vous réfléchissez avec le secteur que des initiatives comme celle-ci peuvent voir le jour."